L’APHP a établi une charte des internes pour encadrer les conditions de travail des internes : https://cme.aphp.fr/sites/default/files/CMEDoc/chartedesinternes_octobre2023.pdf .

Prévenir et gérer l'épuisement professionnel (Burn-out)

Le métier que vous venez de choisir est génial, mais engageant. Le rythme est parfois soutenu et l’internat de pédiatrie demande patience et humilité, parce qu’on repart un peu de zéro à chaque stage (surtout les deux premières années). Mais ce n’est pas une fatalité !

Le bien-être étudiant, c’est avant tout se sentir bien dans sa vie d’interne, malgré les gardes, les cours et le rythme parfois intense de la pédiatrie. C’est réussir à trouver un équilibre entre l’hôpital et la vie perso, à décompresser après une journée bien remplie et à garder de l’énergie pour soi et pour les autres. Ça passe par plein de petites choses : prendre le temps de souffler, partager ses galères et ses réussites avec les cointernes, et savoir qu’on peut compter sur un réseau qui comprend ce qu’on vit.

Pour ça, notre asso essaie de rendre la vie d’interne un peu plus sympa ! On organise des soirées pour se retrouver en dehors du CHU, des afterworks où l’on débriefe autour d’un verre, et parfois des activités plus chill pour décrocher : sport, ateliers détente, petits restos... L’idée, c’est d’avoir des moments qui permettent de se connaître autrement qu’en blouse, de relâcher la pression et de se rappeler qu’on n’est pas tout seul dans cette aventure.

Conseils

Voici quelques conseils pour se préserver. On ne peut pas être à 100% pendant cinq ans. Il faut tenir sur la longueur, garder de l’énergie pour les stages suivants et maintenir son équilibre.

  • Se permettre de demander à partir plus tôt un jour dans la semaine pour faire du sport ou une autre activité.
  • Équilibrer au maximum les plannings. Ce n’est pas une bonne idée d'enchaîner un VD, un samedi, et une astreinte le WE d'après.
  • Être solidaires avec ses cointernes. Répartition équitable. Soirées conviviales.
  • Demander à récupérer ses jours de formation / repos d'astreinte quand ce n'est pas déjà mis en place par le service.
  • Savoir faire une pause. La majorité des internes de pédiatrie coupent de l’hôpital à un moment de leur internat : une disponibilité ou un M2 vous  permettront de souffler, de prendre du recul, si on y pense il faut le faire.
  • Un inter-CHU peut également être un bon moyen de changer un peu d’air.

Les signes d’épuisement professionnel (burn-out)

  • Signes faibles : troubles cognitifs, productivité diminuée, douleurs musculaires, difficultés à récupérer de la fatigue, rumination sur le travail, désocialisation, irritabilité.

  • Signes visibles : troubles somatiques, troubles du sommeil, isolement social, labilité émotionnelle, irritabilité, recours aux expédients (café, thé, tabac, alcool, drogues), perte de plaisir dans le travail, désillusion.

  • Phase d’état (effondrement) : épuisement émotionnel (fatigué, n’arrive plus à aider autrui), désinvestissement relationnel (attitude négative, détachée envers les patients/collègues), cynisme, réduction de l’accomplissement personnel, vécu d’échec, impuissance, inutilité.

Les solutions

➔ Alerter votre chef de service
➔ Contacter l'AJP (ajpedparis@gmail.com) pour être écouté et alerter sur les terrains de stage qui dysfonctionnent.
➔ Consulter son médecin généraliste ou son médecin du travail pour établir un arrêt de travail, et ne pas attendre qu’il soit trop tard. Le stage sera validé si vous faites au moins 4 mois. Et s’il ne l’est pas, ça se rattrape ! Mais mieux vaut s’arrêter et reprendre le stage suivant sur de bonnes bases que d’enchaîner en étant complètement épuisé et fragilisé au détriment de sa santé.

Quand et comment consulter un professionnel

Ne pas hésiter à débuter un suivi psychologique. La médecine est un métier que l’on choisit parfois guidé par des enjeux personnels qui peuvent être engagés en cas de difficultés. C’est important de les identifier et d’identifier ses limites. C’est un travail qui vous sera utile maintenant et pour plus tard ! Quelques séances peuvent suffire à mieux s’armer et ce suivi peut être interrompu et repris à tout moment.

SOS SIHP (sos@sihp.fr) est la cellule de soutien psychologique du SIHP, dédiée aux internes. Ils sont réactifs et ont des circuits pour vous réorienter vers des professionnels. Vous pouvez également prendre rendez-vous directement sur Doctolib, de nombreux professionnels ont des créneaux disponibles. Le dispositif « Mon soutien psy » vous donne accès à 12 séances remboursées par an, sous réserve d’avoir obtenu un RDV avec un des psychologues du réseau et la plateforme psy-com.org donne accès à des lignes d’écoute téléphonique et des contacts de psychologues.

Si vous avez besoin de débriefer de situations vécues en stage, n’hésitez pas également à contacter le ou la psychologue de votre service et des psychologues du personnel sont également disponibles en lien avec le service de santé au travail.

Vous êtes acteurs de votre vie, ne craignez pas de dire non, ne craignez pas de décider qui vous avez envie d'être. Vous êtes médecin à présent, mais vous êtes aussi une personne avec ses rêves et ses limites et un bon médecin est un humain épanoui !

Les violences au travail

Harcèlement

Le harcèlement moral se manifeste par des agissements répétés pouvant entraîner, pour la personne qui les subit, une dégradation de ses conditions de travail. À titre d'exemple, des insultes, des humiliations en public ou des brimades constituent des faits de harcèlement.

D’après service-public.fr : “Pour que cette infraction soit caractérisée, il n'est pas nécessaire que l'auteur des faits ait eu l'intention d'entraîner une dégradation des conditions de travail de la personne qu'il harcèle. Il suffit que son comportement ait pour effet de nuire à la victime sans pour autant qu'il se rende compte du mal qu'il fait.” Ces faits peuvent toucher tout le monde et doivent être signalés.

Un chef qui vous harcèle est souvent une personne qui subit elle-même une pression qu’elle ne parvient pas à gérer, ou qui a des problèmes qu’elle n’a pas pris le temps de régler. Quoiqu’il en soit c’est sa responsabilité, et une dégradation de vos conditions de stage avec le risque d’épuisement professionnel associé doit être remonté au chef de service. En absence de réaction appropriée de sa part, l’AJP pourra également se mettre en contact avec le coordinateur du DES pour intervenir directement auprès du service concerné.

Violences sexistes et sexuelles (VSS)

Les remarques ou commentaires sexistes au travail sont condamnées par la loi. Ils sont d’autant plus graves dans le milieu professionnel où le système de hiérarchie crée une inégalité dans les rapports entre les individus.

De la même façon que pour le harcèlement moral, si vous êtes victimes ou témoins de violences sexistes ou sexuelles, elles doivent être remontées au chef de service et si besoin à l’AJP. En cas de faits graves et répétés, d’harcèlement sexuel, d’agression ou de viol, vous pouvez porter plainte contre la personne qui a commis les faits à la police (dans n’importe quel commissariat) ou à la gendarmerie, ou en écrivant au Procureur de la République (voie pénale). Votre plainte ne peut pas être refusée.

A noter qu'il existe une ligne téléphonique dédiée : Femmes Violences Information au 3919 (appel anonyme et gratuit, 7 jours sur 7).

Le milieu de la pédiatrie étant très féminin, des discriminations sont parfois perpétuées par des femmes elles-mêmes. Les choses bougent, à nous de travailler pour créer un monde du travail plus sain et égalitaire !

Etre interne en situation de handicap

L’APHP favorise l’inclusion et lutte contre la discrimination de ses travailleurs en situation de handicap. Elle dispose d’une mission “Handicap et travail” coordonnant un réseau de référents “handicap et maintien dans l’emploi” présents dans chaque hôpital. Une visite chez le médecin du travail est indispensable pour identifier les actions à mener pour une meilleure inclusion (accessibilité, aménagement de poste, transports adaptés) qui seront transmises aux référents. Si tu as des questions, n’hésite pas à nous en faire part !